Depuis le 17 mars à midi, nous sommes officiellement en confinement. De ce dernier découlent des conséquences psychologiques, c’est pourquoi je vous propose aujourd’hui quelques explications sur ce que nous sommes en train de vivre. Le confinement étant l’unique  possibilité de lutter contre le coronavirus et surtout contre sa propagation, nous restons donc chez nous pour nous protéger, mais aussi pour protéger les autres. Je ne vais pas rappeler les motifs permettant de sortir ni rappeler les gestes « barrière », ces informations sont martelées sans cesse dans les médias. Je pense donc que vous êtes tous informés, à moins que vous viviez en ermite, mais si c’était le cas vous n’auriez pas la possibilité de lire cet article!

Confinement et équilibre psychologique

Même si d’un point de vue purement physiologique le confinement est indispensable pour lutter contre la propagation du Covid-19, la communauté scientifique sait aussi qu’il est potentiellement générateur d’effets psychologiques négatifs. Car, l’être humain est un animal grégaire, c’est à dire qui vit en groupe et qui a besoin de rapports, d’échanges sociaux pour son bien être mental. Il est donc évident qu’il va être impacté sur le plan psychologique.

Et bien que certains aient investi les réseaux sociaux, cela ne remplacera pas suffisamment les échanges et les rapports sociaux dont chacun à besoin à des niveaux plus ou moins élevé. D’ailleurs ont peut déjà s’en rendre compte au travers de l’agressivité qui pointe déjà sur les réseaux sociaux.

Pour en revenir à des faits plus scientifiques

La plupart des études qui s’intéressent aux impacts du confinement et de la quarantaine sur le plan psychologique indiquent que ces dispositifs peuvent être des expériences éprouvantes à vivre pour ceux qui en sont l’objet. 

C’est pourquoi vous n’avez pas à culpabiliser ou à vous alarmer si vous ressentez une inquiétude et une nervosité accrues durant cette période. Cela est tout à fait normal. 

Une méta-analyse (c’est-à-dire une synthèse de différentes recherches scientifiques) met en évidence qu’un confinement peut générer de la peur, de la confusion, de l’anxiété, de la colère, etc. mais aussi, dans quelques cas, peut faire apparaître un état dépressif ou un syndrome de stress post-traumatique. Et ce, de manière plus probable si la durée de l’isolement est supérieure à 10 jours.

Sachant cela, il est intéressant de considérer par exemple la Chine touchée par l’épidémie de covid-19 avant nous et qui a confiné une partie de sa population pendant plus de 6 semaines. Une étude menée dans 36 provinces, régions ou municipalités du pays, parue le 6 mars dernier dans la revue scientifique “General Psychiatry”, et ayant permis d’interroger 57 230 personnes confinées montre que 35% des répondants ont rencontrés une détresse psychologique au cours du confinement et que 5,14% d’entre-eux ont connus des troubles plus sévères tels que des crises d’angoisse ou des attaques de panique.

D’un point de vue psychologique, cette atteinte psychique en situation  de confinement s’explique par la présence de différents paramètres générateurs de stress.

Confinement et sentiment de privation de liberté

En effet, ce qui pèse en premier lieu sur les individus en période de confinement est la restriction de la liberté d’aller et venir. Ce que l’être humain n’apprécie pas vraiment, puisque ce dernier a besoin de se sentir libre et autonome dans la manière dont il organise ses activités quotidiennes (faire les courses, retrouver ses amis ou aller prendre l’aire, faire du sport, etc.). De ce fait, dans les jours qui viennent il pourra être plus ou moins facile d’accepter de ne plus être en mesure de faire ce que bon vous semble et de devoir justifier de vos déplacements auprès des forces de l’ordre. De plus, pour les personnes confinées en famille, le fait de devoir s’adapter au rythme des autres membres du foyer pourra constituer une contrainte complémentaire pesant sur le sentiment de liberté personnelle.

Confinement et manque de contrôle

Au delà du confinement, il y a aussi la forte incertitude ambiante. Puisque nous sommes également face à une multitude de questions anxiogènes, comme par exemple : Que va-t-il se passer si moi ou l’un de mes proches contractons le virus? Comment puis-je me protéger, ainsi que mes proches de la contamination ? Compte tenu de la situation, vais-je trouver suffisamment de nourriture dans les magasins ? Comment vais-je payer mes factures si je ne peux plus travailler ? Etc. je ne vais pas vous faire la liste exhaustive de tout ce qui peut nous passer par la tête! D’autant que cela pourrait générer encore plus d’angoisse chez vous.

Dans ce type de situation, le cerveau humain confronté à toutes ces questions va tout faire pour abaisser l’anxiété qu’elles génèrent. Et pour ce faire, celui-ci va chercher des réponses et va même aller jusqu’à envisager des « scénari catastrophe » afin de nous préparer au pire. C’est pourquoi certains individus adoptent des comportements plus ou moins rationnels (comme remplir ses placards de pâtes et papier toilette, suivre les chaînes d’informations en continu ou encore acheter une quantité importante de doliprane). Là il n’est pas question de juger ces comportements, mais d’éclairer sur les raisons de ces derniers! Car ces comportements convergent vers un même objectif : augmenter la sensation de contrôle dans cette situation particulière et complexe qui dépasse tout le monde.

Confinement et sentiment d’inutilité

Un autre point à prendre en compte est le sentiment de vide et d’inutilité que peut générer le confinement. Ne plus pouvoir travailler, ne plus être en mesure d’effectuer ses activités habituelles peut amener tout un chacun à se demander ce qu’il va bien pouvoir faire de ses journées et même le conduire à des questions plus existentielles de type : “A quoi suis-je utile maintenant ?”.

 Pouvoir apporter rapidement des réponses  à ces interrogations, si elles surviennent, est essentiel car pour nous sentir bien il est nécessaire d’avoir des buts et d’exercer nos compétences au profit des autres. 

Cette recherche d’utilité est d’ailleurs le moteur de beaucoup de soignants qui œuvrent chaque jour, avec bravoure, pour sauver des vies. C’est aussi elle qui incite de nombreuses personnes à imaginer et mettre en place de multiples initiatives nécessaires en cette période difficile. Notamment ceux qui vont faire les courses de leurs voisins, ou encore ces restaurateurs qui préparent gratuitement des repas pour le personnel de santé, et bien d’autres encore qui œuvrent en fonction de leur capacités.

Il est donc tout à fait humain de souffrir du sentiment d’inutilité.

Confinement et sentiment d’isolement

La limitation des contacts entre les individus visés par le confinement provoque chez de nombreuses personnes, un sentiment d’isolement voire même de solitude néfaste à leur bien-être psychologique. Car comme je l’explique plus haut, nous sommes des êtres grégaires, par conséquent nous ne supportons pas bien le sentiment d’isolement. Et plus particulièrement les individus “hyperactifs”, mais aussi les adolescents qui ont l’habitude d’interagir avec des dizaines de personnes dans la journée. Pour eux, se retrouver seul ou même en famille, à leur domicile, du jour au lendemain, peut se révéler particulièrement difficile à vivre.

De la même manière, il est aussi important de penser à ceux qui sont déjà isolés en temps normal et qui vont encore voir leur possibilité de contact s’amenuiser.

Pour conclure

Comme je l’ai dit plus haut, cet article n’a pas pour but de vous miner le moral, mais de vous permettre de comprendre et de mieux appréhender les difficultés que vous pouvez rencontrer en cette période de confinement. Effectivement, puisque nous sommes humains, nous pouvons nous trouver face à divers problèmes, notamment au niveau psychologique.

J’espère donc avoir pu vous apporter quelques informations concernant peut-être vos réactions et/ou celles de personnes qui vous entourent.

Et pour vous aider à mieux vivre le confinement, je vous propose un second article : « Conseils pour mieux vivre le confinement ».

Et si ces informations, ou les conseils pour mieux vivre le confinement ne suffisent pas, je vous propose des séances en visioconférence. Donc si le confinement pèse trop lourd sur votre moral et que votre niveau de stress et d’anxiété s’élève trop vite… je propose à partir de vendredi 27 mars, des séances à distance pour vous aider à mieux gérer la situation.

Pour prendre rendez-vous, rien de plus simple, il vous suffit de cliquer sur le bouton ci-dessous et de vous laisser guider, dès le rendez-vous pris, je vous contacterai pour définir les modalités de réalisation de la séance. Vous pouvez aussi me contacter par courriel : contact@emiliegatault.fr ou par téléphone : 06 19 86 32 75.

Vous pouvez toujours me suivre sur les réseaux : Facebook et Instagram.

Je vous remercie d’avoir lu cet article. Prenez soin de vous, des autres et restez chez vous. Merci aussi à Grégory qui m’a inspiré avec cet article : 10 CONSEILS DE PSY POUR MIEUX VIVRE LE CONFINEMENT.

Émilie.

Catégories : Covid-19